Un portrait de prêtre vaudou peint avec peu de soin décore la façade du couvent. A l’intérieur trônent dans de petites cases plusieurs fétiches sur lesquels pourrissent des offrandes faites depuis plusieurs jours.
Il est midi et le bokonon (prêtre de fa et guérisseur) Dah Fagbédji Amangnibo Ehouzougbé, un peu crotté, avec un pagne ceint à la hanche, s’étire sur une natte. « Désolé de vous recevoir comme cela. Je viens de terminer les rituels du matin. Et je ne me suis pas encore lavé », lâche-t-il désinvolte, en langue fon, à notre arrivée.
C’est le plus puissant des féticheurs de Kpomassé, une commune située à 66 km de Cotonou, la capitale économique du Bénin et à l’est de Ouidah, la cité du vaudou. Il prétend être connu aussi au Sénégal et au Nigeria. « Je suis connu parce que mes recettes marchent toujours. Dans la géomancie, la science divinatoire, je suis le premier. Les plantes aussi je connais. Si tu viens chez Fagbédji, tu ressors toujours gagnant sur tes ennemis », ajoute d’une voix enroué et non sans prétention ce sexagénaire qui a trente-sept ans d’expérience dans le gri-gri et le fétichisme.
Lire la suite sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/02/12/presidentielle-au-benin-quand-les-feticheurs-s-en-melent_4864315_3212.html#2EL2bOoZPGGXlpMc.99



