La bataille du trône. C'est ce titre de la pièce théâtrale du célèbre dramaturge béninois Appolinaire Agbazahou que je vais emprunter pour montrer comment la course pour conquérir le fauteuil présidentiel en 2021 est rude. Qui conduira la barque Bénin en 2021 pour qu'elle ne sombre pas ? Voilà la grande question que se pose le peuple béninois marqué au fer rouge pendant cinq ans. Cinq ans pendant lesquels, il a déchiffré l'alphabet de la misère, de la pauvreté, de violences électorales, de chômage. Cinq ans pendant lesquels, la démocratie béninoise a pris un coup droit foudroyant. Et maintenant, le grand moment est venu. Le moment où le peuple devient maître. À quelques mois des joutes électorales, chaque partie (Opposition politique et mouvance présidentielle) cherche à se rapprocher du peuple meurtri et désemparé pour solliciter son suffrage y compris ceux qui l'ont plongé dans cet état grabataire. Mais le peuple souverain, croise ses bras, les regarde, sourit ironiquement et attend le bon moment pour déposer sa sentence dans l'isoloir et porter en triomphe celui qu'il juge capable de le conduire à une bonne destination.
Dans tous les camps(Opposition ou Mouvance politique) ça chauffe en coulisses. Pendant que l’opposition se bat pour avoir de parrainage d’élus ou de récépissé , la mouvance présidentielle incarnée par Patrice Talon a entamé un exercice de réédition de compte dans les grandes villes du Bénin. Et partout, le chef de l’État Patrice Talon reçoit un accueil chaleureux. Ce qui pousse son ministre de la communication et de la poste, Porte-parole du gouvernement Alain Orounla à affirmer « Je crois que la candidature du président Patrice Talon s’impose ». Une affirmation qui prouve que le talonisme est là pour durer. Pas plus tard qu’hier, les membres du Bloc républicain réunis, ont porté leur choix sur Patrice Talon comme leur candidat à la présidentielle de 2021. Une annonce qui met la pression sur les membres de l’Union progressiste. Ils ne vont pas tarder à choisir eux aussi leur candidat. Leur choix ne va sûrement pas contredire celui du Bloc républicain. Dans ce contexte, il faut que l’homme au chantre inspiré du nouveau départ que plusieurs jugent impopulaire, vérifie la véracité des faits sur le terrain. À la surprise, il a été acclamé. La liesse populaire qui l’accompagne montre que l’homme est toujours aimé, que nombre de personnes épousent sa vision. Mais une question taraude l’esprit. Ce tour national suffira-t-il pour panser toutes les plaies ?
Le chat échaudé craint l’eau froide dit-on. Le peuple béninois doit être désormais prudent pour cesser d’être chaque fois le dindon de la farce. Il doit apprendre de ses erreurs et résister prochainement devant le charme des billets de banque, lors des prochaines batailles électorales afin d’elire un dirigeant perclus d’humilité, capable de combler ses attentes. Celui-là qui pourra imiter le Seigneur Jésus lavant les pieds à ses disciples pour que les slogans: servir le peuple, servir la partie, servir le développement qui nous viennent à la bouche comme un leitmotiv soient enfin une réalité.
Léonce Hounliho


