Le 28 prochain, je touche du bois, les quelques 4 millions d’électeurs devront se rendre aux urnes pour élire le prochain président de la République. Une alternance appelée de tous les vœux. Boni Yayi termine ainsi son cycle. Deux mandats à la tête de notre patrie. Dix ans passés entre Changement et Refondation. Entre dictature du développement et dictature du comportement. Heureusement, le rubicond n’a pas été franchi pour ne laisser place à l’anarchie. La Constitution n’a pas été touchée pour lui permettre de s’éterniser au pouvoir. Avec les dernières évolutions, bulletin pas prêt, cartes d’électeurs pas encore distribuées pour tout le monde et autres dysfonctionnement, un argument de taille se dresse devant Boni Yayi encore.
Oui encore parce que depuis qu’il est à la tête de notre pays, toutes les élections ont été à chaque fois reportées. La preuve : – Législatives de 2007 : Convocation du corps électoral pour le dimanche 25 mars 2007, Report au samedi 31 mars 2007
- Communales, municipales et locales de 2008 : Convocation du corps électoral pour le17 février 2008, 1er report au 13 avril 2008, 2ème report au 20 avril 2008
- Législatives de 2011 : Convocation du corps électoral pour le17 avril 2011, Report au 30 avril 2011
- Présidentielle de 2011 : Convocation du corps électoral pour le 27 février 2011 : 1er report au 6 mars 2011, 2ème report au 13 mars 2011.
- Législatives de 2015 : Convocation du corps électoral pour le 26 avril après une décision de la Cour Constitutionnelle.
- Communales, municipales et locales de 2015 : Convocation du corps électoral pour le 31 mai après une décision de la Cour Constitutionnelle, report au 28 juin 2015 sur consentement des partis politiques.
En somme Boni Yayi a fait organiser une élection présidentielle (2011), trois élections législatives (2007, 2011, 2015) et deux élections communales, municipales et locales (2008, 2015). Pour un total de six consultations électorales organisées depuis 2006, toutes ces élections ont été reportées.
Aujourd’hui, les yeux sont tournés vers la Cour Constitutionnelle, qui elle devrait aussi attendre l’avis de tous les candidats à l’unanimité avant d’ordonner à l’exécutif la convocation d’une nouvelle date pour la présidentielle. Cette date ne saurait dépassée la date du 6 mars pour ne pas tomber dans un vide juridique. Et vu les circonstances actuelles, ne va-t-on pas vers une report… ?


