Avec la présidentielle de cette année, le Bénin depuis 1990 aura bouclé 26 ans de démocratie, balbutiante au départ mais qui se raffermie d’années en années. Elle s’est renforcée au fil des différentes consultations électorales à savoir, les Communales, les Législatives et les présidentielles.
L’alternance au pouvoir se réalise de la façon la plus simple et douce, ce qui fait dire à certains observateurs que le Bénin s’enracine assez confortablement dans son processus démocratique et pourrait ne plus avoir besoins d’observateurs surtout de l’Union Européenne. En 2011 déjà, les observateurs de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et autres observateurs de la Société civile, ont salué la population béninoise, sa maturité et sa patience.
La vitalité de la Démocratie béninoise réside aussi dans la liberté d’expression des uns et des autres. La pluralité ou l’exagération des partis politiques, la flopée des titres paraissant à Cotonou sont autant de facteurs qui renseignent sur la particularité de la démocratie à la béninoise. Cette année, l’instance régulatrice de l’information et de la communication, tente de sortir le grand jeu. Pour la première fois, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, veux jouer un rôle déterminant dans cette campagne. Elle entend ouvrir les antennes de la Radio et de la Télévision aux candidats et pourquoi pas organiser un face-à-face au second tour de la présidentielle. Une innovation mais très bancale dans sa conception. Dans un communiqué la Haac appelle les candidats à déposer leur projet de Société pour être pris en compte dans l’organisation des débats de 52 minutes par candidats. Au cas où candidat n’aurait pas déposé son projet de société, il sera exclu.
La Constitution en ses articles 142 et 143 donne autant de prérogatives à la Haac, mais elle n’est pas ès qualité pour apprécier les Projets de Société des candidats. Si la Cour Constitutionnelle ne l’a pas exigé des prétendants encore moins le Cena, à cette étape, la Haac est mal placée pour exiger un document des candidats. Son rôle régalien est d’observer l’équité dans l’occupation de l’espace audiovisuel. En menaçant ou en faisant des injonctions aux restants des candidats à la présidentielle, elle violerait la Constitution, en ses articles la concernant. La Haac a voulu sortir de cette pénombre et emboîter le pas aux autres démocraties dont le Bénin n’a vraiment rien à envier. Elle y a mis le fond mais a péché dans la forme. Cette copie est à revoir…


