Depuis bientôt 90 jours des chaînes de Télévision et Radio ont été suspendues par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Pour exiger le rétablissement de ces organes, l’Union des Professionnels des Médias du Bénin, le syndicat des journalistes, a entrepris de faire un sit-in devant l’instance de régulation qu’est la HAAC. Ce sit-in a été avorté. Le président de l’Upmb, Franck Kpotchémè a fait une déclaration finalement à la Bourse du Travail de Cotonou. Lire la déclaration.
Déclaration de l’Union des Professionnels des Médias sur la suspension massive et infondée de médias audiovisuels par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication
En qualité d’instance corporatiste à caractère fédéral et syndical des divers métiers de l’information, l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) exprime son indignation face au retard extraordinaire qu’accuse la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) à procéder à la réouverture des médias audiovisuels (radios et télévisions) arbitrairement suspendus. C’est l’occasion pour l’association des journalistes et des corps de la presse de déplorer la brutalité dont a fait montre le Président de la HAAC en prenant la mesure conservatoire la plus calamiteuse de l’histoire.
En effet, nous comprenons que le Président de notre institution de régulation a voulu tout simplement abuser de la confiance des professionnels des médias qu’il avait rassuré d’un rétablissement des entreprises de presse concernées, ceci au lendemain de la Conférence des Instances de Régulation de Communication d’Afrique (CIRCAF) tenue à Cotonou du 06 au 08 décembre 2016. C’est en créditant le président Adam Boni TESSI de bonne foi que les associations professionnelles ont, non seulement suspendu l’appel au boycott de la couverture médiatique de la CIRCAF lancé à travers un communiqué conjoint en date du 30 novembre 2016, mais aussi, ont participé aux travaux.
S’il est vrai que des textes de lois accordent la possibilité au Président de la HAAC de prendre des mesures conservatoires, il n’en demeure pas moins que les mêmes réglementations ont prévu des démarches à observer, mais qui ont été méconnus par monsieur Adam Boni Tessi. Dans le cas d’espèce, il importe de se demander si les faits reprochés auxdits organes sont réellement constitués et même s’ c’était le cas, en quoi la suspension peut être la bonne solution? Même si le Président de la HAAC croit mettre en application l’article 55 de la loi organique, il convient de rappeler qu’l’instar de l’article 46 de ce même texte de loi, le Code de l’information et de la communication prévoit des cas de rappels à l’ordre et de mise en demeure que le Président pouvait suivre si les arguments avancés pour suspendre des médias étaient fondés. L’écrivain CHATEAUBRIAND n’a-t-il pas dit CITATION ‘’Plus vous prétendez compresser la presse, plus l’explosion sera forte. Il faut donc se résoudre à vivre avec elle’’, fin de citation.
Pour avoir observé le maximum de patience face à une situation aussi chaotique, les journalistes béninois ont fait preuve de la sagesse nécessaire avant de découvrir qu’ils ont affaire à un Président de la HAAC qui n’est pas prêt à entendre raison. En organisant le sit-in de ce jour, vendredi 13 janvier 2017, nous exigeons une réouverture sans délai et sans condition des organes victimes de l’excès de zèle d’un Président de la HAAC qui doit être le seul à connaître les motivations réelles de sa décision. Tout en rappelant que cette fermeture arbitraire et en grand nombre de stations de radios et de chaînes de télévision constitue une négation de la liberté de la presse, nous dénonçons une violation du droit du public à l’information. VOLTAIRE nous enseigne à juste titre, CITATION ‘’ Soutenons la liberté de la presse, car c’est la base de toutes les autres libertés, c’est par là qu’on s’éclaire mutuellement’’, fin de citation
Non aux décisions anti-peuple !
Non aux attaques contre les libertés !
Non aux suspensions arbitraires des médias !
Plus jamais ça au Bénin !
Cotonou le vendredi 13 janvier 2017
Franck KPOCHEME



